Moi, maman

 Voilà, cela fait un an que je suis devenue maman. Moi, Céline, maman... J'ai encore du mal à y croire car je ne m'étais jamais imaginée maman.

Je n'ai jamais réussi à me projeter dans l'avenir avec des enfants. C'est comme ça pour tout en fait. Pas que je n'ai pas d'ambition ni de projet, mais plutôt l'envie de vivre "au jour le jour" et changer ce qu'il faut changer, évoluer, quand cela s'avère nécessaire et faire ce qu'il faut pour.
Pour être maman, je n'ai pas ressenti de besoin ni d'appel du corps. J'ai attendu que cela vienne sans m'y préoccuper, en profitant de ma vie et de l'instant présent. Je me disais que le jour où ça serait le moment, je le saurais bien.
En parlant de cela avec Papa wild, j'avais beaucoup de doutes sur moi, sur ma capacité à être une bonne mère, et est-ce que je le voulais vraiment. Beaucoup trop d'interrogations sans réponse.
Mais je ne pouvais pas avoir de réponses à mes questions.
Ces questions étaient seulement la preuve de ma maturité.
J'étais prête finalement, j'ai mis du temps à m'en rendre compte.
Je ressens encore beaucoup d'émotion à ce jour où je tape ces mots car j'en ai versé des larmes à ce sujet, sans trop vraiment savoir pourquoi.

Il aura fallu un an entre le moment où j'ai arrêté ma pilule et celui où je suis tombée enceinte.
J'étais déjà tombée enceinte deux fois entre temps. Mais cela n'a pas tenu plus d'un mois ou deux. J'ai fait deux fausses couches. J'étais un peu naïve sur ce coup-là. Je pensais que c'était facile de tomber enceinte.
Je n'ai pas été affectée par ces deux fausses couches. J'ai été très surprise pour la première mais je suis vite passée à autre chose. Pareil pour la suivante, j'ai rapidement relativisé. Ce sont des choses qui arrivent. Notre environnement, notre mode vie, la pollution, notre alimentation,...toutes ces choses affectent notre corps, même si on s'adapte bien. Je n'avais pas eu le temps de me rendre compte qu'un bébé se formait en moi.
Les trois derniers mois, je prenais ma température tous les matins pour déterminer ma période d'ovulation. Cela a fini par marcher et par tenir contre toute attente. Alors que quelques jours plus tard, je fêtais le nouvel an et son réveillon au champagne, vin, foie gras et saumon, pensant que ça ne serait pas pour ce mois-ci.

J'ai vécu une super grossesse.
Je n'ai pas été malade, je n'ai pas eu de nausées. Juste deux demi-journées où je me suis sentie patraque, rien de plus. Je trouvais même ça anormal de ne pas avoir de "symptômes" de grossesse !
A la fin du premier mois, je ne pouvais déjà plus fermer les trois quarts de mes pantalons.
J'ai fait du sport durant 7 mois en adaptant mes séances et je faisais du yoga prénatal tous les deux jours environ.
Le dernier mois a été le plus gênant car le ventre est plus lourd, plus encombrant, j'étais vite essoufflée, j'avais trop chaud (Papa wild a adoré dormir la fenêtre ouverte par 15 degrés...). J'avais mal au dos et il était difficile de trouver une bonne position pour dormir.
J'ai pris 12 kilos. J'ai mangé normalement, avec un gouté venu se greffer à mes journées.
J'ai travaillé jusqu'à mon congé maternité, et après je sortais marcher pendant au moins trente minutes. Il avait fait très chaud entre juin et août 2018, heureusement que mon appartement garde bien le frais. Je n'ai pas trop souffert de la chaleur à part dans les transports en commun, il était temps que le congé maternité arrive, je sortais du bus deux stations avant mon arrêts, tellement la chaleur m'était insupportable, je préférais marcher dehors.
J'ai adoré être enceinte, sentir un petit être prendre de plus en plus de place, et le sentir bouger.
J'ai lu beaucoup de livres sur la grossesse et l'accouchement, je me préparais à accoucher sans péridurale. J'y croyais vraiment à l'accouchement sans péridurale !

A J-2 avant mon accouchement, le samedi soir, j'ai commencé à ressentir les premières contractions. Elles étaient très légères et très espacées. Je me rappelle que j'étais assise sur le canapé avec Papa wild devant la télé. Je ne lui avais rien dit, ne voulant pas l'affoler trop tôt !
Ces "minis" contractions ont duré toute la nuit, j'ai dû en ressentir cinq ou six qui m'ont réveillée. A huit heures le dimanche matin, je me suis levée, ne parvenant plus à me rendormir.
Une fois levée, après le petit déjeuner avalé, je n'ai plus rien ressenti. J'ai expliqué ça à Papa wild, étonné de me voir levée si tôt !
Dimanche soir, à vingt heures pile, les contractions ont repris à intervalle de cinq minutes. A ce moment-là, j'ai compris que c'était lancé ! Alors nous avons pris un bon repas (on ne savait pas quand serait le prochain...), une douche (on ne savait pas quand serait la prochaine...), et j'ai suggéré à Papa wild de boire un peu de café, la nuit risquait d'être longue !
Je gérais mes contractions sur mon ballon avec mon contractomètre et Papa wild regardait un film avec son café. C'était tranquillou !

A une heure du matin le lundi, on a décidé de partir à la maternité. Les contractions étaient de plus en plus fortes et douloureuses.
Les routes étaient désertent en pleine nuit, c'était top ! C'était ma hantise de me retrouver dans bouchons sur le trajet de la maternité, elle est à 20-25 minutes lorsque ça roule bien.
Nous arrivons à la maternité, et on nous installe dans une salle de travail immense, neuve (le service maternité avait été refait à neuf récemment), avec une baignoire et un ballon, et tous les accessoires dont je pouvais avoir besoin.
Après examen, mon col était ouvert à 3-3,5, on m'installe et on me précise qu'au vu du monitoring mes contractions sont fortes. On me propose déjà la péridurale mais je refuse, je veux et peux encore gérer mes contractions sans. La sage-femme était hyper enthousiaste face à l'avancée du travail jusque-là.
Quatre heures plus tard, nouvel examen : mon col était à 4. L'enthousiasme redescend... et les contractions sont très fortes. La sage-femme nous annonce qu'on doit nous transférer. On ne comprend pas tout de suite, transférer de salle ? transférer de service ? oui, pourquoi ?
En fait, une femme est arrivée avec le col plus ouvert que le mien et le niveau d'urgence a fait qu'elle est passée prioritaire à moi. Le service étant saturé à ce moment, il n'y a plus de chambre pour nous accueillir à l'issue de l'accouchement. Je dois allée accoucher dans un autre hôpital.
C'est à partir de ce moment-là que le stress monte. Pour la petite histoire, j'étais déjà un peu stressée car on avait refusé de me montrer une salle d'accouchement au préalable (j'aurais bien voulu voir à quoi ça ressemble !) parce que je ne faisais pas la préparation à la naissance sur place. Sauf que le service était injoignable en mai, j'ai dû m'y rendre pour prendre rendez-vous mais comme c'était les vacances, pas de place pour moi (pour préparer un accouchement en septembre hein!). Merci l'hôpital !

On m'annonce donc qu'on va me transférer d'hôpital. Je dois attendre que le personnel trouve un hôpital ayant une place pour m'accueillir. Nous avons peu attendu, mais je me voyais déjà aller hyper loin pour accoucher, l'angoisse.
On me trouve une place dans un hôpital privé situé à cinq minutes. (Un hôpital privé, génial la facture sera salée..)
L'ambulance arrive dans les minutes suivantes.
La salle de travail du nouvel hôpital est petite, vétuste, le ballon est dégonflé et je ne parviens pas à soulager la douleur des contractions ni à me détendre entre chaque. J'ai mal au fesses, aucune position ne me soulage.
Je demande à avoir la péridurale, mon col est à 4,5. Mais comme j'ai changé d'hôpital, on doit me refaire un examen sanguin pour l'anesthésiste. Il est 6h00. L'infirmière a mis un temps fou à venir (vraiment!), et la prise de sang durant les contractions, je ne vous en parle pas ! Cela fait, il fallait attendre une heure les résultats, puis attendre que la salle de naissance soit prête, puis attendre l'anesthésiste. On m'a proposé de prendre une douche pour me soulager, il s'est passé cinq-six contractions avant que l'eau chaude arrive... et puis bon, ça soulage un peu sur l'instant, c'est tout !
Ce temps d'attente était un calvaire, je hurlais j'en avais plus rien à faire LOL. Pendant ce temps-là, Papa wild a su rester zen et parfait tout simplement. Le plus important était qu'il ne me montre pas son stress !
Ce changement d'hôpital a complètement chamboulé ma gestion de la douleur. Je n'ai pas réussi à retrouver la bulle de sécurité que je m'étais faite au tout début.

J'ai pu avoir la péridurale à 09h15, mon col était à 6.
Quel soulagement ! Effet immédiat. Me voilà enfin bien installée en salle de naissance.
L'attente était un peu longue ensuite. J'étais à un cheveu de m'endormir. Je ne sentais plus aucune contraction, quel bonheur. Moi qui voulais accoucher sans péridurale, quelle idée...
Papa wild était à mes côtés avec nos valises (lol), on discutait, il mangeait. Je n'étais pas fatiguée, c'est impressionnant, on ne se doute pas un seul instant des capacités de notre corps.
A 13h15, mon col était complètement ouvert. On pouvait commencer les poussées. La sage-femme et la gynécologue sont arrivées. Je me rappelle avoir regardé l'horloge sur le mur à ma gauche, je voulais me rappeler le temps que cela prendrait.
Vous allez rire, mais je pensais qu'un accouchement c'était des poussées douloureuses pendant douze heures ! On n'a jamais voulu me raconter un accouchement avant d'être enceinte. Voilà ce que ça donnait dans mon esprit...

Donc je pousse à plusieurs reprises, je fais ce que me disent la sage-femme et la gynéco. Après plusieurs poussées, le bébé n'arrive pas à passer le bassin. La gynéco utilise la ventouse pour diriger le bébé. Et elle était forte, car elle en faisait des manœuvres. Papa wild s'est fait une joie d'aller voir les cheveux qui dépassaient à la demande de la gynéco. Au point où j'en étais, il pouvait se passer n'importe quoi.
Grâce à elle, l'épisiotomie a été évitée et bébé C a pu sortir au bout de 40 minutes.
Quelle joie quand la gynéco m'a dit de tendre les mains pour sortir bébé C !
Une immense vague de bonheur surgit à ce moment-là.
Ça y est, nous sommes vraiment parents, il est 13h55.
Pendant que nous vivions ce moment de bonheur parfait, le docteur et la sage-femme se sont occupées de sortir le placenta et me faire deux points pour une petite déchirure. Je n'ai absolument rien senti.
Mon bébé m'a quitté à peine quelques minutes le temps de l'habiller et de faire les examens d'usage, tout ça accompagné de Papa wild.
Nous sommes montés dans la chambre vers 18h00.

J'ai eu très peu mal suite aux deux points, il fallait que je m'assois sur mon coussin de maternité les deux premiers jours et ça allait très bien.
Je n'ai pas souhaité allaiter. C'était mon choix personnel, pas envie, pas à l'aise, trop animal pour moi même si c'est un acte naturel, je le conçois. J'ai juste fait la tétée de bienvenue quelques minutes.
J'ai pris de l'homéopathie pour les montées de lait. J'ai eu mal à la poitrine pendant deux ou trois jours. Il fallait attendre que ça passe.
J'ai eu peu de pertes de sang. Je m'étais préparée à vraiment pire en chargeant ma valise de moultes serviettes de toilettes.

Le personnel était très professionnel et agréable. La gynécologue est même passée nous voir le lendemain. 
Les sage-femmes, infirmières et puéricultrices étaient très gentilles aussi, elles ne passaient pas en pleine nuit vérifier mes points comme j'ai déjà pu l'entendre chez certaines.


Je n'ai pas regretté accoucher en hôpital privé (pas le choix hein!). En arrivant, dans le couloir des chambres, je me serais crue à l'hôtel. C'était rénové, c'était beau. J'avais une chambre individuelle. Bébé C dormait à côté de moi et Papa wild a pu rester dormir chaque nuit. Il devait avoir un lit mais n'a pu avoir qu'un matelas, c'était déjà bien en fait. Les repas étaient bons, surtout le petit-déjeuner avec les viennoiseries (l'hôtel je vous dis!). C'était un peu long quand même, j'ai accouché le lundi et nous sommes sorties le vendredi matin, c'était comme ça, rien d'anormal.

La suite de l'histoire, vous pouvez la relire dans mon article Mes premiers pas de Maman wild où je vous parle de notre retour à la maison et de notre adaptation quelque peu compliquée...

Voilà, c'est mon histoire, une parmi tant de différentes. Je suis contente de parler ici de mon accouchement, de mon ressenti, de mon chemin, sans tabou, sans honte, naturellement.
Parce qu'il y a des choses que j'aurais bien aimé savoir plus tôt.

Mon histoire, mon parcours, vous font-ils réagir ?


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